Un concept n’est pas un storytelling et inversement

Exemple du restaurant Crêpe Touch : c’est un concept à base de crêpes, de gaufres et de boissons personnalisées. Pourquoi pas.

Or, dans le magazine en ligne Snacking, un article paru le 21 septembre a attiré mon attention car le titre est le suivant : « Crêpe Touch, un storytelling pointu autour du duo crêpe-gaufre pour conquérir la France ».


VOIR L’ARTICLE EN QUESTION


En réalité, il s’agit d’un simple concept – certes bien vu –, mais où est le storytelling ici ? L’article reprend les propos du restaurateur qui parle de menus, de chiffres et de proposition de valeur, bref, de son concept et de ses objectifs (ce qui est assez logique).

Mais ce n’est pas parce qu’il fait du mot anglais Touch un anocryme qu’il installe une narration.
C’est en fait et plutôt l’auteur de l’article qui a choisi de placer la notion de storytelling dans son titre, alors que même en parcourant la page « Notre histoire » du site de Crêpe Touch, on découvre un contenu éloigné d’un quelconque storytelling auquel on pourrait s’attendre.

L’article de Snacking parle simplement d’un concept de restauration, à vocation de chaîne.

Entre nous, l’enseigne « Crêpe Touch », pur modèle commercial de type snack, aura peut-être du mal à s’installer en Bretagne, où les vraies crêperies sont légion. La Breizh touch quoi.

D’ailleurs, du point de vue du nom, il existe à Pondichéry une crêperie tenue par une authentique Bretonne… et qu’elle a appelée « Crêpe in Touch » ! Un restaurant qui, pour le coup, a une vraie histoire derrière :
lepetitjournal.com/chennai/communaute/une-bolee-dair-de-bretagne

Moralité

On place le terme « storytelling » partout maintenant. C’est un peu dommage. J’ai été eue par le titre de cet article, que je prends en exemple, mais qui ne fait guère mention de cette technique.

Comme à la fin de l’article, le rédacteur évoque 30 000 followers sur les réseaux de ce restaurant-concept, je suis allée voir, me disant que le storytelling, qualifié de « pointu », se joue peut-être à ce niveau : 15 300 followers sur Instagram, bien, mais pas d’histoire à l’horizon, de simples photos de plats ou boissons à la suite les unes des autres. Puis direction Facebook : 12 500 abonnés, là encore des photos (les mêmes que sur Instagram), des recettes, un concours, des promos, bref, rien que du classique, pas de quoi qualifier tout cela de « storytelling ». À moins que l’auteur de l’article ait imaginé une idylle, une histoire d’amour secrète entre la crêpe et la gaufre… (Cela viendra peut-être dans leur stratégie de communication, et quand leur chaîne se sera étoffée.)

Ne confondons pas tout. Ce n’est pas parce qu’on a un bon concept qu’on a une belle histoire. Inversement, on peut très bien imaginer une narration géniale, sympathique et attractive pour un projet (produit, service) qui s’avère merdique au final.
Et un concept n’est pas une histoire ; c’est juste une idée. 😉

Un éclairage sur la situation du storytelling en France

Où en est la pratique du storytelling dans l’hexagone ?

Pour le savoir, Alexandre Nouhaud* s’est penché sur la question via son article Le Storytelling en France : la grande interview des experts.

Je le remercie de m’avoir interviewée avec quatre autres professionnels (Sébastien Durand, Mathias Savary, Franck Plasse et Denis Gentile) sur la situation du storytelling et sur son usage par les entreprises françaises.

Trois questions principales nous étaient posées. Lire la suite

Du storytelling à pas cher ?

Sur les plateformes d’annonces pour freelances, on voit passer de tout et le plus souvent des offres de missions au budget très léger. J’aurais d’ailleurs pu titrer en bon français « du storytelling pour pas cher » ou « pas cher », mais j’ai préféré garder l’oralité du « à pas cher » pour souligner l’ironie de la situation.

Et peu importe le nom de ces plateformes, le problème est général. Le pire étant évidemment les plateformes pour étudiants où les entreprises trouvent de la main d’œuvre très rentable pour réaliser des missions ponctuelles.

Il est en effet malheureusement de plus en plus récurrent de tomber sur Lire la suite

Vacances : les villes touristiques communiquent-elles bien ?

Après une période estivale que l’on peut qualifier de climatiquement chaude, est-ce que cette « chaleur » s’est retrouvée dans l’accueil et la communication des nombreuses villes touristiques ? Comment séduisent-elles – en dehors de l’attrait naturel que suscite leur patrimoine ? Ont-elles recours à du storytelling ou une forme dérivée, et si oui, comment ?


Bien sûr, il est bien plus facile d’utiliser la technique du storytelling lorsque vous avez quelque chose à raconter, un patrimoine par exemple. Or, historiquement, les communes françaises ont Lire la suite

La communication narrative, ou storytelling, a fini par s’imposer

Entre « c’est quoi ce machin ? » et « je veux du storytelling !« , plusieurs années se sont écoulées. L’évolution d’un moyen de com ultra efficace depuis plusieurs décennies de publicité a enfin à peu près trouvé de l’écho.

Il y a encore dix ans, dès que j’avançais l’idée d’utiliser le storytelling pour communiquer, je voyais le visage de mes interlocuteurs afficher de l’étonnement mêlé d’interrogation. Un terme anglais en plus, pour ne rien arranger, renforçait leur suspicion à mon endroit.


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4 notions principales de storytelling

Quatre aspects qui caractérisent un storytelling
ou le « pro-fil » à suivre pour produire une histoire.

infographiescribecom(infographie)

Il existe bien sûr un cinquième élément au cœur du processus Lire la suite