Du storytelling pour la petite histoire

La grande histoire, celle avec un H, est souvent entourée de petites histoires, celle de chacun d’entre nous. L’histoire de l’humanité rejoint l’histoire de chaque individu, et inversement !

Par cette introduction qui semble anodine, je voudrais rappeler qu’entre notre histoire personnelle, l’histoire des peuples et l’histoire de la Terre, tout est lié et produit une somme ininterrompue de récits.

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En effet, à partir du jour de votre naissance, votre vie EST UNE HISTOIRE.
Avec ces différentes facettes :

  • Il y a votre histoire personnelle bien sûr, votre chemin :
    • dans le cadre familial ;
    • dans le cadre professionnel ;
    • dans le cadre amoureux ;
    • dans le cadre amical ;
    • dans le cadre des loisirs, des vacances, des voyages.
  • Il y a vous dans votre environnement géographique, votre territoire, votre pays.
  • Il y a vous dans les environnements social et sociétal.
  • Il y a aussi la grande histoire, une addition de petites histoires communes.

Il est intéressant d’imaginer que ce que l’on appelle l’Histoire du monde, est composée de milliers de participants qui font, ou ont fait, un pan d’histoire.
Tout comme chacun peut témoigner, à son niveau, de son histoire vécue au moment d’une histoire commune inscrite dans les livres… d’Histoire.

Combien de personnes dans le monde ont un souvenir de famille à raconter en rapport avec un fait historique ?

Combien de fois, des membres de ma famille m’ont-ils raconté leur vie en Indochine ?

Combien de fois ai-je entendu le récit de mon grand-père ou celui de mon arrière-grand-père sur leur propre expérience de la Première Guerre mondiale (100 ans cette année) ?

Les histoires peuvent aussi se croiser, d’autant que l’on connaît tous quelqu’un qui connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un… enfin vous voyez.

Tous vos actes, toutes vos décisions sont autant d’enchaînements qui vont créer les ingrédients du flux de votre vie. Comme une timeline, avec des points plus ou moins intéressants.

Vous aurez envie d’en partager certains, à travers un récit, quel que soit le degré d’intérêt… Et ce d’une manière souvent inconsciente. On raconte sans même s’apercevoir qu’au fond, on fait tous du storytelling.

Cela peut être un compte rendu, à des proches ou des collègues, de votre soirée ou de votre week-end qui peut commencer par :
« Tu ne sais pas ce qui m’est arrivé ? » « Tu ne sais pas la meilleure ? » ou « Tu ne devineras jamais ce que j’ai fait ! » ou encore « Oh là là, il faut que je te raconte… » . Ou alors votre interlocuteur qui vous questionne : « Comment ça s’est passé ? » « C’était bien ? »
Et ça démarre !

Ce phénomène est presque quotidien chez certains, comme un besoin, parfois lié à une angoisse existentielle (mais laissons l’aspect psychologique de côté).

Cela peut prendre aussi la forme d’une conférence racontant un voyage épique (ou une aventure extraordinaire), en même temps que développé dans un livre. Ce peut être un témoignage, une simple confidence ou une véritable parole publique.

Bref, tout est bon pour partager son expérience, son vécu. On aime raconter, enfin, surtout SE raconter… et on aime entendre des histoires. Un point c’est tout.

Le plus long storytelling est celui de l’Humanité !

On est tous acteurs, on vit tous quelque chose. C’est ce qui construit notre histoire, ce qui est inclus dans le récit de l’humanité. Le récit du monde !
C’est d’ailleurs notre histoire commune, commune à tous les Hommes. Il est dommage que cette simple idée ne puisse empêcher les conflits.

Comme j’aime à le répéter, un peu comme une baseline :
le plus long et le plus incroyable des storytelling est l’histoire de l’Humanité.
(The longest and the most incredible storytelling is the one of the Humanity.)

C’est en effet le plus fameux, le plus fascinant. Forcément. Avec des héros – héros d’un jour, héros du quotidien, héros national –, des rebondissements, des joies, des horreurs aussi (beaucoup trop).

Depuis les premiers hommes qui communiquèrent (dessins préhistoriques ou mimes) jusqu’à aujourd’hui, pour peu que l’on prenne un peu de recul sur l’évolution de notre espèce et notre histoire… ce n’est plus un film, c’est un véritable blockbuster !!
Des innovations, des défis, des révolutions, des bêtises aussi (massacre de la Nature). On ne s’ennuie jamais.

Personne ne sait comment va finir l’histoire de l’humanité (car elle finira bien un jour), mais pour l’instant le récit de notre passage sur Terre est à lui seul une vraie saga !
Star Wars, à côté, c’est Winnie l’Ourson.

C’est d’autant plus le cas que cette « super-production » universelle ne s’interrompt jamais (pas de coupure pub) ; elle est toujours en cours, se déroulant là, sous nos yeux…
Nous en sommes tous les acteurs (rôles principaux, rôles secondaires, tertiaires ou simples figurants).

Et parce que chaque vie est une histoire et que chaque vie est sacrée, chaque histoire est importante et laisse son empreinte à l’intérieur de ce feuilleton le plus long de tous les temps.

Les marketeurs diraient que l’on fait du storydoing, du storymaking, et même du storybuilding ! 😉

Le récit de l’humanité a démarré il y a des millions d’années et s’achèvera avec la disparition de l’humanité ; a priori au moins quand le spot d’éclairage (le soleil) s’éteindra. Mais rien ne dit que l’on ne s’auto-détruise pas avant vu l’état dans lequel on a mis la Terre en un rien de temps, on est sur la bonne voie…

En attendant, nous avons affaire à du storytelling permanent !

Quelle est votre histoire ?

 

Une réflexion sur “Du storytelling pour la petite histoire

  1. Anne Mai 27, 2017 / 11:12

    Aujourd’hui, trois ans après ce billet, voici que je lis une interview d’Edgar Morin qui résume cette idée (pour rebondir sur une action à mener en urgence) : « Chacun est une parcelle d’une aventure gigantesque commencée à la préhistoire. »
    Lire ici : https://reporterre.net/Edgar-Morin-Chacun-est-une-parcelle-d-une-aventure-gigantesque-commencee-a-la
    Hélas, l’évidence n’a pas encore envahi toutes les consciences et l’urgence étant dépassée, il resterait peut-être un livre pour se consoler (et comprendre) : celui de Paul Jorion, « Le dernier qui s’en va éteint la lumière ». http://www.huffingtonpost.fr/pierre-belmont/nous-avons-lance-le-processus-de-deuil-de-notre-propre-espece_b_9603856.html

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