Storyliving en VR : une forme de storytelling qui se développe

Le storyliving offre deux contextes :

  • le fait de vivre un événement en direct au moment précis où il a lieu.
  • le fait d’expérimenter une histoire qui a eu lieu, et qui est reproduite en utilisant différents supports (livre, téléfilm).
    J’en parle d’ailleurs ici.

Une des technologies qui se développe fortement est bien sûr la réalité virtuelle (VR).
Et l’on parle de « storytelling VR » ou VR storytelling comme outil de communication. (À ne pas confondre avec du storytelling visuel.)

Mais le fin du fin qui attire de plus en plus les foules (et particulièrement les jeunes) est la réalité virtuelle expérimentant une histoire. La démarche est nommée maintenant « VRS » c’est-à-dire Virtual Reality Storyliving – quoi que l’on pourrait presque voir un pléonasme entre les termes « reality » et « storyliving », ce en quoi on aurait pu proposer dans ce contexte le terme VX (virtual experiment, avec du storytelling dedans donc).

On est placé au cœur même d’une histoire que l’on va « vivre » en mode virtuel. Casqué et plongé dans la 3D, vous vous retrouvez dans une quatrième dimension, l’espace-temps n’étant pas celui du présent où vous êtes assis ou debout dans une pièce, en 2017.

Les musées proposent déjà de la réalité virtuelle, mais la plupart du temps pour une visite guidée avec un peu de réalité augmentée. Ils pourront offrir un véritable storyliving en VR en recréant une bataille qui s’est déroulée dans la région. Le but est de faire revivre un morceau d’histoire en totale immersion (ou presque). Les adeptes de jeux vidéo seraient encore plus ravis de « passer de l’autre côté ». Il manque encore les odeurs. Mais ne craignons pas qu’ils puissent les reproduire par un moyen ou un autre dans la pièce réelle où vous vous tenez physiquement…

La différence entre un storytelling classique et ce VR storytelling est la possibilité, dans le second cas, de « choisir » sa progression et de se sentir véritablement acteur. Alors que la narration (premier cas) est imposée presque sans digression possible.

storyliving en réalité virtuelle

VR storytelling : plus d’infos, plus de choix et plus de sensations

Le 31 juillet dernier, Michelle Greenwald (CEO de Inventours) expliquait clairement la pratique de ce qui va devenir incontournable en termes de pub en mode VR chez les marques, pour arriver encore plus à leurs fins : séduire, fidéliser, vendre. Mais également dans le cadre de reportages journalistiques.

Je vous traduis ci-dessous une partie de son article « Du storytelling au storyliving, les communication marketing du futur » :

« Google Zoo, le think tank interne et néanmoins créatif d’Alphabet fournit des publicités de valeur aux marques et aux agences, en les aidant à concevoir des façons créatives d’utiliser certains produits (de Google évidemment) et les nouvelles plateformes tech. Ce groupe de réflexion a récemment publié une étude – avec le Google News Lab – sur la manière dont les publics réagissent à la VR. Cette étude inclut aussi des exemples d’implication pour lesquelles les journalistes et les DA pourront retransmettre des messages aux consommateurs à travers la VR. Et comment ces consommateurs réagiront et traiteront cette nouvelle forme de communication.

L’étude du secteur de la vente à emporter globale par exemple, révèle que la réalité virtuelle a le potentiel de relayer des publicités et des messages journalistiques de manière bien plus puissante que le texte narratif d’un storytelling classique, même avec des images, ou une vidéo. Les consommateurs entrent plus profondément au cœur des messages et histoires délivrés en VR, de façon plus durable et potentiellement plus longue. La communication multi sensorielle permet aux visionneurs de mieux voir, de mieux entendre, de sentir et d’identifier ce que d’autres éprouvent.

Le storytelling dans les publicités classiques, imprimées ou audiovisuelles a tendance à être linéaire. Avec la réalité virtuelle, les consommateurs ont davantage de choix pour commander par rapport à ce qu’ils ressentent au travers des éléments du message. Ils sont plus libres de décider et de choisir leur propre chemin d’exploration dans des histoires.

Par conséquent, les annonceurs auront moins de contrôle sur la façon dont ces spectateurs vont traiter leurs messages. En effet, les publicités créées en réalité virtuelle proposent différentes directions que les spectateurs peuvent prendre. Cela signifie que les histoires ainsi marquetées vont devoir être bien plus nuancées et détaillées. Les marques devront anticiper beaucoup plus de réactions : « l’humanisation » de la VR et des ventes à emporter pourrait les aider.« 

Nulle doute que ce format va se développer. Dans ce cas, il est évident que les auteurs et créateurs de jeux vidéo seront les professionnels à solliciter ainsi que les storytellers évidemment – car il restera toujours à pondre des histoires, cette fois avec des variantes.


 

Lorsque j’ai tweeté l’article de cette américaine, le 9 août dernier, Joïakim Tuil, a tweeté derrière une bonne question : « Je me demande si la réalité augmentée permettra aux marqueteurs de faire du phygital storyliving. »

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J’ai envie de répondre que oui.
Ce que je vois, c’est qu’un jour, outre le fait qu’acheter en ligne est devenu banal, l’idée du commerce à la fois physique et digital sera à revoir.

Déjà, concernant la contraction de physique et digital, il n’y a qu’en France qu’on dit « phygital », quand on utilise « physital » en anglais partout ailleurs dans le monde…). Ensuite, même si ce concept se développe, ce n’est pas encore ça.

Je pense qu’au-delà – et bien qu’on ait vu récemment des e-commerçants ouvrir des boutiques physiques –, on n’aura plus du tout besoin de se déplacer physiquement pour aller dans un magasin pour s’y sentir réellement (ouf, parce que perso, ça m’ennuie). On peut très bien imaginer la disparition de certains magasins physiques.

Avec la VR et l’AR, on peut supposer que tout sera permis : ainsi, suffira-t-il de télécharger l’application pour l’installer dans votre casque ou lunettes de VR (qu’il sera devenu courant de posséder chez soi) et ainsi plonger au cœur du magasin reproduit, mais avec d’infinies combinaisons, la possibilité de « toucher », de regarder (sauf de sentir une odeur) et de demander n’importe quelle information, sans attendre qu’un vendeur soit libre pour vous aider.
Ou bien juste avec ses lunettes ou son casque pourra-t-on simplement regarder son écran pour y « entrer » (comme le fonctionnement d’un QR Code).
De la même manière que ce qui vous aurait été proposé dans un magasin en mode physical vous le sera en mode totalement digital et en 3D. Après, on aime ou pas. Mais ce serait intéressant de se pencher sur la question avant d’investir trop ou trop vite sur tel ou tel concept.

Parce que perdre du temps dans un magasin, qu’il soit physique ou phygical, c’est perdre du temps de déplacement alors qu’on pourrait le faire à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et planifier autre chose de plus sympa que se rendre réellement dans un temple de la consommation ! Déjà avec un tchat sur les sites, on peut demander directement un renseignement (même si c’est un robot qui répond).

De toute façon, même dans les magasins, les robots remplaceront les vendeurs ou vendeuses, ces derniers ayant intérêt à anticiper un autre métier.
Et pour la transaction, je ne vous fais pas un dessin de la technologie blockchain qui évite les intermédiaires (les produits seront tous achetables en altcoins).

Bref, le monde va changer, accrochez-vous. Je m’adresse aux plus âgés, car les millennials sont tombés dedans comme Obélix. Bon d’accord, j’ai un peu digressé par rapport au sujet d’origine, le storyliving, et son emploi principalement en réalité virtuelle. Quoi que.

 

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