Le scribing ou l’ami du storytelling

scribingLe format vidéo est le support incontestablement le plus performant.

Or, la forme de présentation appelée vidéotelling ou vidéo explicative connaît un essor certain actuellement.

Celle-ci peut se présenter sous différents aspects graphiques, notamment celui du motion design.

Mais il est une approche visuelle bien plus puissante et attirante qui prend ses marques : le scribing.

Le scribing, une technique de la vidéotelling

Le scribing (prononcé « skry-bing ») – to scribe en anglais – vient du latin scriba qui veut dire écriture. Vous pensez qu’en anglais écrire se traduit par to write… Ici, to scribe (donc scribing) s’entend plutôt dans le sans de « tracer », de « graver ».

Les Scribes égyptiens (pléonasmes) transcrivaient d’ailleurs leurs notes en les gravant sur des pierres d’argile, avec leur calame.

Le véritable objet de cette technique est de représenter graphiquement et en direct une conversation. Dégageant, au final, un schéma de tous les propos soulevés, et donc illustrés, avec beaucoup de mots-clés… à la clé. De l’information résumée en image qui permet de montrer le processus de réflexion d’un groupe de personnes, à partir d’un sujet.

La vidéo scribing qui fait découvrir le dessin, ainsi que les mots, a connu un réel essor depuis quelques années. En France, on s’y met (enfin) de plus en plus.
Non seulement c’est très sympathique, mais très efficace.

Pourquoi ?

Parce que tout ce que dit la voix off est illustré au même moment, ce qui va attirer le spectateur comme un aimant, naturellement hypnotisé par ce qui prend forme sous ses yeux. Cela accentue sa mémorisation, capte son attention.

De plus, le dessin en lui-même est une approche plus intéressante que la photo. Que ce soit à travers les supports numériques, les téléphones, les réseaux sociaux, les publicités, bref, toute communication web et print, nos vies sont submergées (étouffées ?) par les photos, Instagram et les selfies en ont ajouté une couche. La place de l’image a explosé au détriment du texte.

Comme je l’avançais dans un ancien article, après l’infobésité, nous sommes entrés dans l’ère de l’imagobésité.

Les dessins permettent d’être moins agressés, leur aspect étant plus doux. On aime les regarder d’un œil différent, de manière plus attentive… Ils sont légèrement moins répandus qu’une image photographique. On y fait davantage attention.

Le message prend forme sous vos yeux

Ce que l’on appelle aussi en anglais « whiteboard animation » avec main apparente, ou pas du tout, ou de temps en temps… est une technique où un scénario se dessine sur un fond blanc de type tableau blanc.

Personnellement, j’ai tendance à préférer carrément sans la main apparente. Attention : si vous êtes gaucher, dessinez de droite à gauche si possible sinon vous cachez votre créa au spectateur, ce qui devient contre-productif.

videoscribing

Le scribing au service du storytelling

L’intérêt d’une vidéotelling qui privilégie la technique du scribing – que l’on appelle alors directement « vidéo scribing » – est que ce support apparaît idéal pour transmettre une histoire !

On parle beaucoup de vidéo explicative pour argumenter, pour faire une démo ou pour présenter un produit ou un service… Mais créer un véritable scénario en dessinant des personnages évoluant dans une histoire rappelle le dessin animé. Et cela a un effet hypnotisant sur le spectateur…

C’est psychologique. Lorsqu’un dessin s’anime pour accompagner une narration, avec ou sans main, nos yeux n’ont qu’une envie : aller jusqu’au bout.

La voix off est là pour la mémorisation auditive, le dessin pour la mémorisation visuelle… Tout le monde s’y retrouve.

Si en plus, le fond est construit sur un modèle de storytelling, avec un début, un milieu, une fin qui tiennent en haleine, vous aurez conquis vos clients.

Absolument tous les secteurs peuvent l’utiliser pour leur marketing. Le tout, comme d’habitude, est de bien l’adapter à sa cible.

La forme d’adhésion et de persuasion la plus positive et ludique qui soit !

Encore faut-il remplir trois critères :
– une maîtrise  du dessin,
– un propos clair et bien amené (fond),
– un savoir-faire graphique pour une présentation qui tient la route (impact visuel), montage et voix off compris.

Montrez, c’est bien, mais pour dire quoi  ? Comme pour tout message, il faut et faudra toujours un propos, une narration, bref, un texte (une histoire), un scénario à la hauteur.

Ce n’est pas pour rien que les propos de Jean Gabin résonnent encore aujourd’hui : « Il faut trois choses pour faire un bon film : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire.« 

La petite cerise sur le gâteau est que ces formats peuvent accueillir du son – car cela reste de la vidéo. Bruitages et autres jingles sont les bienvenus pour habiller l’ensemble.

Exemple d’une création récente

Il existe différents outils aujourd’hui pour aider les professionnels à créer et monter une vidéo scribing. Les professionnels utilisent des logiciels comme After Effect par exemple.

Bien sûr, il existe aujourd’hui des applications quasiment en kit, ou vous choisissez vos effets et le dessin est quasiment pré-conçu. Mais attention, ici, à maîtriser la technique, sans oublier surtout que votre création doit être logique (histoire, scénario).

Quel que soit le matériel employé, pour ma part, j’évite que cela fasse trop « mécanique ». C’est pour cela que je préfère en général quand la main apparente est vraiment celle du dessinateur qui trace les lettres, et non la main statique d’un logiciel bas de gamme. Mais parfois le budget ne laisse pas le choix.

Les idées et la réalisation doivent servir la démarche pour transmettre le message. C’est quand même le but… que les spectateurs passent un bon moment.

Nous tous, qui sommes restés des enfants, avons une attirance naturelle pour l’animation. D’autre part, comme on le répète depuis des lustres, les histoires, ça plaît à tout le monde.

Une chose est sûre, le scribing est définitivement l’ami du storytelling, car il combine les deux !whiteboard-accessories-69155_960_720

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