Storytelling : une histoire d’émotion

Émotion ou sentiment ?

Y a-t-il une différence entre une émotion et un sentiment ? Si oui, quelle est-elle…
La frontière n’est pas toujours évidente, alors commençons par définir ces deux termes.

L’émotion : ce terme vient du français « émouvoir » et du latin motio (mouvement). Une émotion entraîne souvent un comportement. Plus d’info.

L’émotion se ressent plutôt comme quelque chose de vif, d’immédiat et de relativement bref. Il est en général difficile de la contenir (même si cela se travaille). Quand elle vous prend par surprise, votre corps s’exprime.

Le sentiment : ce terme a plusieurs sens selon les domaines dont il dépend. Les trois principaux sont le domaine des sens, celui de l’affectivité et celui de l’intellect.

– Ce peut être simplement un sentiment qui relève d’une sensation physique : j’ai froid, j’ai chaud, j’ai mal (domaine des sens).

– Cela peut aussi se traduire par l’envie, la jalousie, l’amour, l’affection, la compassion, l’admiration, le plaisir, des sensations (à ne pas confondre avec la sensibilité), l’angoisse, la susceptibilité, l’orgueil, la haine, etc. (domaine de l’affectivité).

C’est donc aussi un état psychologique induit par une émotion ; d’une forte émotion positive peut découler un sentiment de joie par exemple.

Le domaine de l’affectivité est celui où la notion de sentiment se rapproche le plus des émotions.

– Mais le « sentiment » va plus loin : il peut être un état d’esprit, une disposition, une connaissance, une intuition, un état d’âme, un avis, une conception, une conscience, une appréciation, une vision, une impression (domaine de l’intellect).

Un sentiment de culpabilité ou de faute par exemple peut conduire à un état émotionnel pouvant parfois se traduire physiquement (surtout chez les timides) : piquer un fard, rougir face à un interlocuteur qui vous met devant le fait accompli. C’est le résultat visible d’une émotion liée à un sentiment. Cela ne dure qu’un instant.
En revanche, le sentiment lui-même peut perdurer intérieurement.

J’en viens au storytelling : une histoire, avec des moments forts de toutes sortes, (que ce soit au cinéma, au théâtre, dans une publicité, une vidéo, un livre, un article, un concert, une conférence, une conversation, etc.), va titiller vos émotions à un instant T.

Chat affichant un léger effroi (photo : domaine public).
Chat affichant un léger effroi ? (photo : domaine public).

Le storytelling, une histoire d’émotion

Rappelons que tout est question d’émotion. Notre vie durant, notre cerveau passe d’une émotion à une autre ! L’être humain est une véritable éponge à émotions.

Le storytelling repose sur la faculté de provoquer différentes émotions, dont le but est d’engendrer une réaction : fasciner, fédérer, faire rêver, faire se projeter, rassurer, provoquer, séduire, toucher, partager, attendrir, convaincre, faire acheter, distraire, divertir (entertainment), etc.

Le storytelling, c’est peut-être raconter une histoire, mais c’est surtout solliciter nos facultés émotionnelles. L’émotion et le sentiment sont liés.

Il arrive qu’on entende « ce film est plein de bons sentiments ». On peut donc parier qu’au moment de son visionnage, il vous aura inconsciemment procuré un sentiment (de plaisir, de bien-être).

À propos de la notion d’émotion, et pour ceux que cela intéresse d’aller plus loin, je recommande ce très intéressant document expliquant la neuroanatomie des émotions, publié par le CAIRN.

Dans cet autre dossier, on découvre en quoi le cerveau est l’organe de nos émotions. Car oui, ce qui est certain, c’est que les émotions sont au cœur de notre cerveau ! En savoir plus sur ce qu’on appelle le cerveau émotionnel.

Enfin, sur un autre plan, vous pouvez aussi lire ou relire mon billet Raison versus Émotion.

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